Installation de Stolpersteine à Bihorel et Bois-Guillaume le 7 avril 2024

L’artiste reviendra dans la Métropole pour poser 11 nouveaux pavés à la mémoire des familles Lévy et Erdelyi, victimes de la Shoah.

Corinne Bouillot

2/7/20242 min read

C’est confirmé, Gunter Demnig posera lui-même de nouvelles Stolpersteine dans notre agglomération au printemps. Le dimanche 7 avril à 9h, il en scellera six à Bihorel devant le 20 rue de la Libération ; puis à 10h, cinq à Bois-Guillaume devant le 62 rue du Commandant Dubois.

Cette cinquième phase annuelle sera en principe la dernière, puisque nous aurons ainsi honoré, comme le prévoyait notre projet initial validé par la Métropole Rouen Normandie, la mémoire de toutes les familles avec des enfants mineurs victimes de la Shoah sur notre territoire. Comme à chaque édition, des élèves ont travaillé sur le projet avec leurs enseignant(e)s, ici dans les collèges Jules Michelet et Léonard de Vinci. Les jeunes présenteront les victimes lors des cérémonies organisées par les communes en partenariat avec notre association.

Les nouveaux pavés honoreront la mémoire de deux familles, les Lévy et les Erdelyi.

La famille Lévy habitait 20 rue Philippe Pétain (actuelle rue de la Libération) à Bihorel.

Jean Lévy, employé de bureau né en 1897 à Rouen, y est recensé comme Juif en 1940 avec son épouse Rachel née Davidovici en 1901 et ses enfants Alice née en 1932 et Raymond né en 1936. Leur dernière fille, la petite Suzanne, naît en décembre 1940. Durant l’Occupation, le couple et ses enfants résident en partie à Yerres en région parisienne, mais Jean vient voir régulièrement son père Nathan, commerçant rouennais né en 1863, qui habite désormais 20 rue Philippe Pétain à Bihorel. Après l’arrestation de Jean en novembre 1942, Rachel vient se réfugier avec ses trois enfants chez son beau-père. C’est là que dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, tous sont arrêtés par la police française sur ordre de la SS, dans la grande rafle des Juifs de Seine-Inférieure. Jean, Rachel, Alice, Raymond et Suzanne sont déportés le 13 février 1943 (convoi 48) à Auschwitz et y sont assassinés. Nathan part le 31 juillet 1943 (convoi 58) et ne revient pas lui non plus de déportation.

La famille Erdelyi habitait 6bis rue Girot (actuel 62 rue du Commandant Dubois) à Bois-Guillaume.

Georges Erdelyi (1908-1979), ingénieur électricien hongrois installé en France, épouse en 1937 à Bois-Guillaume Nesea Cataf dite Nelly, née en 1911. Après avoir vécu à Rouen avec ses deux premières filles, Betty et Michèle nées en 1938 et 1939, le couple s’installe 6bis rue Girot, où naît la petite Annie en janvier 1941. C’est à cette adresse que dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, tous cinq sont arrêtés par la police française, dans la même rafle que la famille Lévy. Ils sont déportés à Auschwitz par le convoi 47 du 11 février 1943. Tandis que son épouse et ses fillettes sont envoyées à la chambre à gaz à leur arrivée, Georges survit à l’enfer d’Auschwitz-Birkenau. Après la guerre, il témoigne des atrocités qu’il y a connues avant d’être transféré dans d’autres camps puis libéré.

Les biographies complètes des victimes seront à retrouver après les installations sur https://stolpersteine-guide.de/map/staedte/205/metropole-rouen-normandie

Alice avait 11 ans, Raymond 7 ans, Suzanne 2 ans, Betty 5 ans, Michèle 3 ans et Annie 2 ans lorsqu’ils ont été assassinés à Auschwitz. Ne les oublions pas.