Les Stolpersteine et le devoir de mémoire franco-allemand

Retour d'un collégien sur son expérience avec les pavés de mémoire

Armand Brunet

7/14/20232 min read

Bonjour, Je m’appelle Armand, je suis en 3ème au collège Fontenelle (Rouen) et j’ai choisi comme sujet pour mon oral de brevet, que j’ai passé en juin 2023 : Le projet des Stolpersteine ou « Pavés de Mémoire ».

Problématique : En quoi le projet des Stolpersteine (« Pavés de Mémoire ») participe-t-il au devoir de mémoire franco-allemand ?

Ce sujet est en lien avec le cours d’histoire de 3ème et avec le projet piloté par l’association « Pavés de Mémoire Rouen Métropole ». Justement, cette année, ma Professeure d’histoire a invité ses élèves à participer, le 15 janvier, à la journée de commémoration du 80ème anniversaire de la rafle des 15-16 janvier 1943 dans la région de Rouen. J’ai donc participé à ce projet de l’association, avec mon correspondant allemand qui passait un mois chez moi, en janvier. Des déambulations étaient organisées pour nettoyer les Pavés de mémoire et rendre hommage aux victimes rouennaises par des lectures. Nous étions concernés par le parcours n°4 à Rouen, dans le quartier du collège. Notre parcours rendait hommage à quatre familles, dont les membres ont été transférés à Drancy et assassinés à Auschwitz.

Pour moi, ce projet des Stolpersteine participe au travail de mémoire de manière originale car :

- il s’agit d’une formule mémorielle innovante, la mémoire étant sous nos pieds. Les Pavés sont ainsi complémentaires par rapport aux tombes, aux monuments et aux cérémonies institutionnelles habituelles.

- Il s’agit d’un projet citoyen sur mesure, piloté localement par des citoyens, pour des citoyens.

- Il s’agit d’un hommage individuel et nominatif aux victimes. On peut, grâce à l’appli « Stolpersteine Guide », savoir qui était chaque victime et revivre sa vie de manière concrète.

C’est aussi la dimension franco-allemande de ce projet mémoriel qui m’intéresse :

- C’est le modèle allemand qui a été implanté par l’artiste Demnig en France. Le même projet est donc mené par des citoyens des deux pays.

Ce sont des professeurs d’allemand qui ont pris l’initiative de développer les Pavés de Mémoire à Rouen.

- Mon correspondant allemand, qui vient de Basse-Saxe, a beaucoup apprécié la commémoration du 15 janvier. Il y a des Pavés de Mémoire aussi dans sa région, à Brême par exemple

Participer à ce projet m’a permis de faire le lien entre l’histoire collective apprise au collège et les histoires individuelles de familles victimes des rafles. Pour l’anecdote, participer à ce projet m’a aussi permis de parler, avec mon correspondant, au micro des journalistes de France 3 ! (voir photo)