Publication d’un témoignage exceptionnel sur la Shoah à l’occasion de l’installation de Stolpersteine dans l’agglomération

Georges Erdelyi, rescapé rouennais de la Shoah, avait témoigné dès son retour des camps des atrocités qu’il avait vues et subies à Auschwitz-Birkenau. Sa déposition de 1945 est à lire sur le site des Archives départementales de Seine-Maritime.

4/5/20242 min read

À la veille des installations de pavés de mémoire à Bois-Guillaume et Bihorel, les Archives départementales de Seine-Maritime, partenaires de notre projet, viennent de mettre en ligne, dans la rubrique « Documents du mois » de leur site, la déposition que Georges Erdelyi avait faite à Rouen le 9 juillet 1945, à son retour de déportation. Le document, accompagné d’une mise en contexte, est consultable à l’adresse

https://www.archivesdepartementales76.net/documents-du-mois/liste/n:260

Cette déposition, retrouvée récemment dans les fonds de la police judiciaire, est d’autant plus exceptionnelle que cet électricien de métier avait été affecté à l’installation électrique des chambres à gaz et des fours crématoires de Birkenau, puis avait dû assurer la maintenance de ces derniers. Il en a témoigné dans l’espoir que son récit circonstancié contribuerait à la recherche des criminels. Il y rappelle aussi le parcours de vie et de persécution de sa famille, installée dans l’agglomération rouennaise depuis le début des années 1930.

De nationalité hongroise, Georges Erdelyi, né en 1908 en Transylvanie, avait épousé Nesea Cataf dite Nelly, une jeune femme originaire de Moldavie. Avec Annie, Michèle et Betty, leurs trois fillettes âgés de 2, 3 et 5 ans au moment de leur déportation, les époux avaient élu domicile en dernier lieu à Bois-Guillaume. Tous cinq ont été arrêtés à leur domicile par la police française dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, dans la grande rafle des Juifs de Seine-Inférieure. Transférés à Drancy dès le lendemain, ils ont été déportés dans le convoi n° 47 qui emmenait, le 11 février 1943, un millier de Juifs vers Auschwitz-Birkenau.

Tandis que son épouse et ses filles ont été envoyées à la chambre à gaz à leur arrivée dans le centre de mise à mort, Georges a été sélectionné pour le travail forcé. Après de longs mois passés à Auschwitz-Birkenau, il a été transféré vers d’autres camps et a participé notamment au déblaiement des ruines du ghetto de Varsovie. Il a été libéré début mai 1945 par les troupes alliées.

Les Stolpersteine à la mémoire de Georges, Nesea, Betty, Michèle et Annie Erdelyi seront posées par leur créateur, Gunter Demnig, le dimanche 7 avril à 10h devant leur dernier domicile du 62 rue du Commandant Dubois (ancien 6bis rue Girot) à Bois-Guillaume.